Zelda : A Link Between Worlds, c’est la suite spirituelle du monument qu’est Zelda III : A Link To The Past, l’épisode Super Nintendo de la saga. Autant dire que lorsque Big N l’a annoncé, l’ensemble des joueurs de plus de 25 ans ont été plus que sceptiques quant à la crédibilité du projet. Oui, j’en ai fait partie, je n’y croyais pas, et pourtant …
Enfin, la 3D !

Le premier aspect qui choque avec Zelda ALBW, c’est l’apparence graphique du titre. Nous avons affaire à un Zelda à l’ancienne, vu du dessus, passant de tableau en tableau. À la différence notable que l’ensemble n’est plus en 2D mais en 3D. Force est de constater que les modèles 3D sont plutôt … laids.
Ce changement n’est pas qu’un parti pris esthétique dû à la puissance de la console. Non, celui-ci permet de mettre en avant le petit plus du jeu : la possibilité de se transformer en fresque pour longer les murs. Nouveauté à la base de moultes énigmes truffant les donjons du jeu.
Alors oui, expliqué comme cela, difficile de trouver ce nouveau gimmick de Link vraiment révolutionnaire. Dans la pratique, cette possibilité permet de mettre en avant une fonctionnalité un peu oubliée de la 3DS, et c’est un comble vu le nom de la console, **roulement de tambour** … la 3D ! Et oui, 2 ans après la sortie de la 3DS, Nintendo invente le jeu qui exploite la principale feature de sa portable. De quoi remettre en doute son intérêt ? Certes mais il faut avouer que pour ce jeu, il est difficile de s’en passer.

Zelda, recette indémodable

Outre cet aspect, Zelda ALBW est un Zelda plutôt original dans son évolution. Habitués des RPG, vous savez que votre progression se fait traditionnellement au fil des nouvelles compétences acquises ou d’objets récupérés deci delà. Ici, une fois passés les trois premiers petits donjons initiatiques, le dark world s’ouvre à vous dans son intégralité, vous proposant 7 donjons à explorer dans l’ordre que vous voudrez. Comme dans tous les Zelda, chaque donjon impose l’utilisation d’un objet afin d’en venir à bout. Ces objets, vous pourrez les trouver chez Lavio, le mystérieux petit personnage violet qui squatte chez vous sans vous demander l’autorisation. Deux choix sont offerts : soit une location à petit prix qui prend fin en cas de game over, soit un achat mais qui, pour le coup, représente une grosse somme de rubis. A noter que vous ne pourrez upgrader vos armes qu’en cas d’achat.
Le résultat est plutôt intéressant car l’arrivée dans le dark world est synonyme d’open world, assez inédit pour la série qui est traditionnellement assez dirigiste.

En parallèle de ces quelques nouveautés, la formule reste classique et joue même sur la fibre nostalgique : l’écran titre semblable en bien des points à l’épisode de 1993, une partie des musiques originales ré-orchestrées, un monde d’Hyrule qui n’a presque pas bougé, … Tout est fait pour éveiller des souvenirs aux joueurs.

Les doigts dans le nez

Ce jeu a le syndrome du « je fais un donjon et j’arrête » ce qui fait qu’au final il se finit assez rapidement, la difficulté très basse n’aidant pas le challenge. Un système de voyage rapide existe permettant de changer d’endroit en quelques secondes, avec l’unique contrainte d’avoir activé les différentes girouettes / points de sauvegarde du monde.

Étant un joueur très peu « skillé », cela ne m’a pas dérangé, d’autant plus que le game design se renouvelle constamment. L’inventivité des énigmes, c’est ce qui m’a le plus enchanté dans ce jeu. Pour faire simple, on ne bloque quasiment jamais alors qu’il n’y a quasiment aucune répétition de game design tout au long du titre.

Devant le scepticisme ambiant lié à cet opus, Nintendo a réussi à sortir un Zelda très réussi, bien qu’assez éloigné de l’ambition liée aux épisodes canoniques. Le jeu se parcourt avec énormément de plaisir, du début à la fin, sans essoufflement. Au final, le titre n’a rien à envier à ses prédécesseurs portables et se paye même le luxe d’être l’un des meilleurs jeux portables de 2013.

Hyrule :
– La nostalgie de retrouver le monde de Zelda ALTTP
– Des idées rafraîchissantes de gameplay
– Aucun ralentissement dans le rythme de l’aventure
– Les musiques, entre vieux thèmes ré-orchestrés et création originale
– Pas de fée pour te dire où aller

Lorule :
– facile
– et par conséquent, un poil court (13h pour le finir, sans rusher)
– les modèles 3D plutôt laids (pour chipoter)