Attendu par une horde de joueurs, le GamePad entre les dents (si, si, paye les notes du dentiste !), le messie de la Wii U est enfin là ! Pour beaucoup, l’annonce de sa sortie a été un véritable crève-cœur. Devoir attendre jusqu’à la fin mai paraissait déraisonné, surtout dans la situation de la console. Pourtant, avec du recul, ce n’est pas une mauvaise chose d’approvisionner cette période assez calme en matière de sorties vidéoludiques (si on excepte Watch_Dogs). La ligne de départ vous attend, les karts, motos et autres quad vont chauffer ! Mario Kart 8 est là et il tabasse littéralement ! Sortez les Wii U ou achetez-vous en une, le phénomène de Nintendo est de retour !

Le premier contact est redoutable d’efficacité. L’écran-titre, très sobre, est accompagné d’une musique entre rock et jack faisant la part belle au talent des musiciens ayant œuvré pour le jeu. Oubliez tout de suite les « pauvres » musiques midi à l’ancienne, tout a été entièrement réorchestré et enregistré avec de véritables instruments. N’ayez crainte, on reviendra sur la qualité de la bande son plus loin. Après vous être farcis quelques démonstrations, il est temps d’appuyer sur le bouton A et de plonger dans l’univers du tout nouveau Mario Kart !
Mario, star de la télé
Si le jeu augure de belles nouveautés, on ne peut pas dire que celles-ci soient criantes au premier abord. Solo, multijoueur local, jeu en ligne à un ou deux joueurs, les habitués retrouveront bien vite leurs marques. Seule  la section Mario Kart TV pousse notre curiosité à aller voir un peu plus loin. En fait, ce mode vous permet de regardez vos propres temps forts (comme dans un match de foot, il s’agit des meilleurs moments de la course), que vous pouvez envoyer, ou ceux de vos amis. De la même manière, les 12 vidéos de temps forts les plus récentes sont automatiquement sauvegardées et accessibles pour l’ensemble des possesseurs du jeu. Une bonne manière de jauger les performances de joueurs que nous ne connaissez pas forcément et qui peuvent vous aider à vous améliorer. A noter qu’il est possible de sélectionner vos temps forts favoris en appuyant sur la touche + (dans le haut de l’écran, une étoile s’illumine pour confirmer votre choix – 6 vidéos peuvent être enregistrées au total).  L’aspect communautaire va encore plus loin, avec l’intégration sur Youtube et le retour des tampons que vous pouvez ajouter aux messages laissés sur le Miiverse. Désormais un grand classique !
Un modèle à suivre
On cause, on cause mais allons à l’essentiel et intéressons-nous aux modes principaux. Premièrement, sachez que le jeu reste très jouable, aussi bien à un comme à 4 joueurs. La seule différence vient du frame-rate qui passe à 30 images par seconde (au lieu de 60) au-delà de deux joueurs. L’écran est alors scindé en 4 et convient parfaitement aux futures joutes mécaniques. En mode deux joueurs, l’écran est sectionné à la verticale pour laisser un angle de vue plus intéressant. Que vous pratiquiez le jeu en solo ou à plusieurs, vous serez ravis d’apprendre que tous les modes de jeu sont accessibles (y compris pour débloquer les pièces des véhicules et les personnages), y compris le Grand Prix. Seul le Contre-la-Montre est réservé à une partie à un joueur. Pour le reste, on retrouve les sempiternels Course VS et la Bataille de ballons (qui surprend avec cet épisode, vous verrez pourquoi).
S.O.S Fantômes
On ne change pas une équipe qui gagne et Mario Kart 8 n’a certainement pas l’intention de changer de mécano. Avec Hideki Konno à la baguette, on pouvait s’attendre à une évolution de la formule mais pas un bouleversement. Ainsi, le mode Grand Prix, en 50, 100 ou 150 CC, consiste toujours à participer à huit coupes différentes, constituées de quatre courses chacune. Le Contre-la-Montre (uniquement en solo) vous invite à affronter le chrono mais aussi vos fantômes. Vous pouvez regarder leur performance et télécharger jusqu’à 16 fantômes. Vous pouvez ainsi envoyer vos fantômes sur le net et défier vos amis. A noter que chaque course ne peut recueillir que 4 fantômes. Pour terminer, la Course VS est une partie personnalisée qui vous donne accès à différentes options (nombre de tours à effectuer, circuits à parcourir, types d’objets sur la piste, etc.).  Le mode en ligne vous offre aussi la possibilité de créer ou de participer à des tournois, et on retrouve le système de points de la version Wii.
Rond comme un ballon…
Comme dit plus haut, la Bataille de ballons a une évolution de taille cette année. Au risque de surprendre, il n’y a plus du tout d’arènes ! Cette fois, les concurrents s’affrontent sur les circuits du jeu, ce qui représentent une aire de jeu encore plus gigantesque. C’est d’autant plus drôle que l’ordinateur vous positionne de manière aléatoire en début de partie et pousse même le vice en cas de défaite. En effet, une fois que vous avez perdu vos trois ballons (il y a un décompte et le but est de survivre en gardant un maximum de ballons), vous devenez un fantôme… qui est totalement invisible aux autres joueurs. C’est aussi fourbe que drôle et c’est parfois une excellente manière de se venger. Les rires sont assurés et les parties entre potes ou dans la famille deviennent vite un grand n’importe quoi dans la mesure où, au départ, vous vous affrontez uniquement avec des carapaces vertes (puis à deux et un ballon restant, les items plus efficaces font leur apparition). On pouvait craindre l’absence d’arènes mais le principe des circuits (il y a une sélection de 8 pistes) fonctionne décidément très bien. Reste à voir si cela plaira à tout le monde, les arènes ayant aussi leurs défenseurs.
Voyage en terre inconnue (mais pas que)
Du côté des courses, il y a quelques absences qui sont significatives. On aurait franchement aimé retrouver des tracés comme le Supermarché Coco, le Cap Koopa ou encore le Bois Vermeil.  Là, si les choix restent efficaces, il est indéniable que la sélection ne plaira pas à tout le monde. C’est une question de ressenti, mais il y aura probablement des petites déception à ce niveau. Mais rassurez-vous, les nouvelles pistes assurent grave :
Coupe Champignon : Cette entrée en la matière réserve quatre pistes aux thèmes graphiques très variés. Le Champidrome est un stade faisant la part belle aux pistes larges et à une section anti-gravitionnelle assez longue. Le Parc Gloupgloop, quant à lui, sent bon l’air marin et les joutes sous l’océan, avec  un petit bout de piste anti-gravitationnelle. Avec la Piste aux Délices, on plonge dans l’univers du chocolat et des sucreries, avec son lot de passages fun et de virages tarabiscotés. Le Temple Thwomp, pour terminer, est plus menaçant avec ses longs tunnels et ses différentes zones réservées aux explorateurs en herbe.
Coupe Fleur : Un grand classique qui fait ici son retour ! Couleurs chatoyantes et bitume encore coulant, cette piste surmontée du château de Peach vous mettra sans dessus dessous avec ses routes verticales à gogo. Continuons avec la Promenade Toad qui rappelle, par certains côtés, le Quartier Delfino. Une petite balade champêtre au cœur d’un village avec des dénivelés rappelant San Francisco (et ses trams !). Le Manoir Trempé, dans la lignée du Manoir Luigi, est très étrange avec ses routes qui se distendent et son ambiance aussi lugubre que déjantée. Enfin, la Cascade Maskass et sa mélodie à la flûte de pan vous immerge dans les montagnes de la Cordillère des Andes, avec ses passages naturels. Vous verrez, dévalez une cascade à toute vitesse, ça peut être très cool !
Coupe Étoile : Probablement l’une des plus belles réussites de tout le jeu. La Coupe Étoile englobe des tracés juste extraordinaires. L’Aéroport Azur et ses avions (qui vous frôlent parfois !) laisse un souvenir impérissable. Un chouette équilibre entre la terre et la voie des airs. Le Lagon Tourbillon vous plonge sous l’eau où d’étonnantes rencontres vous attendent. Pour un peu, on pourrait y croiser Moby Dick ! Le Club Mario, très technoïde, ressemble à une discothèque géante, où baffles en fusion et néons épileptiques accompagnent vos moindres faits et gestes. La coupe se termine avec la Descente Givrée qui s’apparente à une sorte de descente à ski gigantesque, aux mille et une facettes. Ici, pas de tours à effectuer, le tout se fait d’un trait à l’instar de l’île Wuhu de Mario Kart 7. Une très grande réussite cette coupe !
Coupe Spéciale : La voie céleste porte plus que jamais son nom. On se croirait plongés dans l’univers de Jack et le Haricot Magique, avec un mélange de Kirby et de Jardin Peach. Tout un programme de coton qui nous fait même traverser des navires volants rappelant ceux de Super Mario Bros. 3. Le Désert Toussec nouvelle version, et sa musique égyptienne, nous accueille sous un soleil de plomb avec d’étonnants dénivelés de sable et de tunnels à traverser. Le Château de Bowser change totalement la donne et nous fait vivre un enfer, avec des pièges par dizaine et des virages hyper serrés. Surtout, méfiez-vous de cette gigantesque statue de Bowser qui pose ses poings sur la piste, d’abord d’un côté et ensuite d’un autre. Faites le bon choix pour ne pas vous retrouver les fesses dans la lave. Pour terminer ce joli tour, la Route Arc-en-Ciel s’apparente à un véritable hommage à F-Zero et son tracé nous retourne constamment la tête. Gare à la chute sous peine de vous transformer en météorite. Pour un peu, on se croirait sur la Station Mir !
Rétro-viseur
Ces formidables tracés sont accompagnés de courses rétro tout aussi géniales, même si certains choix sont un peu étrange (le Volcan Grondant de la Wii par exemple). Chaque piste a été revue afin de s’adapter augameplay de ce nouveau Mario Kart (et sa fameuse anti-gravité). Voici les élus : Prairie Meuh-Meuh, Circuit Mario, Plage Cheep, Autoroute Toad, Désert Toussec, Plaine Donut 3 (le seul circuit SNES mais il est fabuleux), Autodrome Royal, Forêt Tropicale DK, Stade Wario, Royaume Sorbet, Piste Musicale, Vallée Yoshi, Horloge Tic-Tac, Egout Piranha, Volcan Grondant et enfin Route Arc-en-Ciel (celle de la 64). Avec 32 course en tout, il y a de quoi faire !
La patte Nintendo au service du joueur
Venons-en maintenant au gameplay ! C’est comme le vélo, ça ne se perd pas ! Mario Kart 8 enrichit la formule de fort belle manière en intégrant l’anti-gravité vous permettant de vous mettre à la verticale de la piste, voire carrément au plafond. En jouant des coudes avec l’adversaire, vous obtenez le tournis turbo (qui peut se déclencher en touchant un obstacle prévu à cet effet sur la route) qui repousse les opposants et vous donne une brève accélération. L’utiliser à bon escient est indispensable, car il arrive qu’on se fasse repousser à notre insu. Mario Kart 8 reprend aussi le concept deMario Kart 7 avec les fameux deltaplanes, tandis que les zones inondées sont également de la partie (le véhicule est alors plus léger et ne se conduit pas de la même manière). La maniabilité est parfaitement réglée et on s’amuse très rapidement, d’autant plus que les développeurs ont intégré des objets inédits, et non des moindres ! Le boomerang est redoutable car il part en avant pour ensuite revenir à toute vitesse. Vous pouvez lui échapper une fois mais rarement deux. De la même manière, la plante piranha se positionne à l’avant du kart et bouffe tout ce qui passe à sa portée. Une vraie goinfre ! Si les carapaces bleues sont encore là (et elles sont plus redoutables que jamais en traversant toute la piste, créant alors un vrai danger), elles sont désormais évitables… grâce au Super Klaxon. Cet étrange accessoire sonore émet une onde de choc capable de supprimer toute menace et d’éjecter les adversaires. Radical ! Pour finir, le grand 8 donne accès à huit objets qui tournoient autour de votre bolide. Gare aux fesses de vos opposants ! Enfin, comme pour les meilleurs jeux Mario Kart, les pièces ont une réelle importante et permettent de booster votre vitesse. Ne les négligez surtout pas, sous peine de subir de sacrées déconfitures. Vous remarquerez d’ailleurs que Lakitu vous ramène beaucoup plus vite qu’avant sur la piste. Les chutes ne sont plus vraiment pénalisantes, les pièces et le pilotage ont pris le dessus et c’est tant mieux !
Shut up and take my money
Au-delà de ça, Mario Kart 8 va encore plus loin en intégrant le Quad et en offrant une multitude d’objets visant à personnaliser votre véhicule. Type de bolide (ou carénage), roues et deltaplane, à vous de choisir celui qui vous correspond le mieux (à noter que la touche + permet de visualiser les différentes caractéristiques de votre engin). Puissant de bout en bout et décidément INDISPENSABLE à tous les possesseurs de Wii UMario Kart 8 est une pure merveille, une explosion de fun et de rires, un titre qui va faire vendre des cartons entiers de Wii U. C’est une certitude ! Techniquement, le jeu tabasse avec ses mille couleurs, ses thèmes graphiques soignés, ses animations au top, son excellente fluidité (même à 30 images par seconde, on s’amuse comme des petits fous), ses musiques enjouées et au genre varié (les mélodies sont parfois entêtantes et le violon celte de la Prairie Meuh-Meuh montre à quel point les Japonais savent se diversifier), ses effets visuels magnifiques et son interface hyper claire. On l’attendait, on l’a attendu longtemps mais il est enfin là et il est tout simplement FANTASTIQUE. Le Wii U GamePad aurait pu être bien mieux exploité (il ne sert qu’à klaxonner, avoir un aperçu du tracé ou remplace le volant via la fonction gyroscopique) et le casting plus charismatique mais nombreux sont les jeux qui aimeraient atteindre pareille qualité.