Hideki Kamiya est un sanguin. Un vrai de vrai qu’il ne faut pas chauffer. Sur Twitter, un « troll » en a eu la douloureuse expérience. Celui-ci n’a rien eu de plus intelligent que de demander au développeur si ce n’était pas rageant d’avoir à travailler sur un hardware inférieur. La réponse fut cinglante : le Japonais a demandé à son interlocuteur si sa mère n’était pas trop déçu d’avoir un fils inférieur. Difficile de faire plus fracassant.Kamiya-san est à l’image de son jeu : généreux, rentre-dedans, direct et surtout sans langue de bois.Nintendo a eu raison de mettre des billes dans cette suite qui atomise bon nombre de jeux. Techniquement impressionnante, cette production démontre que la Wii U, bien exploitée, peut rivaliser avec les consolesnext-gen (toutes proportions gardées bien sûr). Bayo la sorcière ensorcelle le joueur et l’oblige à garder le GamePad dans les pognes. Depuis qu’elle est passée chez le coiffeur, elle est même plus craquante que jamais.
Quel foutoir ! A moins d’avoir fait le premier épisode (et encore…), le scénario de Bayonetta 2 risque bien de vous paumer. Dès le départ, plusieurs personnages rejoignent les rangs de la sorcière et on a bien du mal à s’y retrouver. En dépit de séquences – en images fixes – lourdingues, la mise en scène est soignée et les cut-scenes ont le mérite d’être drôles et rythmées. Malgré le background intéressant, le joueur retiendra surtout les dialogues succulents et les catastrophes qui s’enchaînent avec humour (n’est-ce pas Enzo et Luka ?). L’histoire se déroule quelques mois après les évènements du jeu original. Bayonetta et Jeanne font face à des anges qui profitent d’une parade nationale pour attaquer. Durant cette confrontation, une invocation maléfique prive Jeanne de son âme. Désormais, seule sa comparse est à même de la sauver. Le scénario est assez manichéen mais il est inutilement complexifié. Preuve que la série ne fait décidément rien comme les autres…
Surfin’ U.S.A
La surenchère, PlatiniumGames en est dingue. S’il n’a pas fallu attendre Bayonetta 2 pour s’en convaincre, il faut reconnaître que l’équipe japonaise a fait très fort. Au fil de la progression, les séquences de jeu deviennent de plus en plus spectaculaires, jusqu’à atteindre de véritables sommets. Quitte à devenir brouillonnes, ces phases (notamment aériennes ou aquatiques) sont un pur régal ! Les développeurs ont également eu l’intelligence (on peut aussi imaginer que Nintendo n’y est pas pour rien) de simplifier l’aventure du joueur, de la rendre plus directe. Bayonetta 2 se veut légèrement moins diversifié que son homologue, mais il a le mérite d’être plus homogène. Les QTE n’apparaissent plus subitement et les allers-retours ne sont plus qu’un lointain souvenir.
Cuisses de rêve
Bayonetta 2 est le digne successeur du premier épisode. L’ensemble a été affiné, tout en restant étonnamment riche et frénétique. La liste des combos disponibles donne le tournis et invite le joueur à se plonger dans le système de combat pour en tirer la substantifique moelle. Toute la fibre des affrontements réside dans le système d’esquive, qui permet à Bayonettad’effectuer des enchaînements fratricides face à des ennemis désarçonnés. Dans les faits, les commandes sont plutôt simples mais offrent des affrontements géniaux. Sorcière oblige, la belle peut aussi déclencher des sorts magiques, tels que l’Apothéose de l’Umbra. Il suffit alors d’appuyer sur L pour décocher des coups venus d’ailleurs. Et si cela ne suffit pas, la damoiselle n’hésitera pas à invoquer moult créatures pour se frayer un chemin et faire disparaître la vermine cuirassée. Le tout accompagné d’une touche visuelle érotique plutôt agréable. Impossible de ne pas succomber ! A noter que Bayonetta peut participer à de multiples « quêtes » ou défis, tout en se fournissant en accessoires, armes & co. chez Rodin, qui tient un bar intitulé les Portes de l’Enfer. Charmant.
Myxomatose
Outre la gueule béante, on en prend plein la rétine ! L’animation, même si elle ne tourne pas constamment à 60 images par seconde, est toujours fluide. Même lorsque les évènements s’enchaînent à l’écran, celle-ci ne faiblit pas. On apprécie aussi de traverser des décors très variés, vraiment bien foutus et parfois même bucoliques. Comme la caméra ne fait pas n’importe quoi, on en profite réellement. Le ton est le même pour la direction artistique, extraordinaire, qui plonge le joueur dans un univers aussi zarb que déjanté. La Wii U révèle tout son potentiel technique et ça fait du bien ! Les plus grincheux regretteront quelques traces d’aliasing et des textures parfois moins détaillées mais c’est du pinaillage. Bayonetta 2 tabasse la tronche ! Avec une douzaine d’heures au compteur, Bayonetta 2 est un bon qui se laisse déguster et re-déguster. Il y a bien des choses à faire, comme des éléments à récupérer (personnages, trophées, costumes…) et le jeu offre même la possibilité de s’éclater avec un autre joueur en ligne dans le mode Double Apothéose. Concrètement, il s’agit de six batailles consécutives durant lesquelles vous devez résister à de multiples assaillants. Encore une fois une bonne pioche !